7 conseils pour vous aider à réussir vos photos de vélo
C’est en préparant notre article « où louer un vélo à Morzine » que le Farmhouse Morzine a découvert la photographe Martine Enselme. Elle travaille notamment pour Buzz Performance et ses cyclistes en action sur les routes de montagne autour de Morzine, plus loin dans les Alpes ou encore à Majorque. Martine a accepté de partager avec le Farmhouse sept conseils pour vous aider à réussir vos photos de vélo. Les voici:
Que vous soyez photographe amateur ou averti, vous avez peut-être déjà eu l’envie ou l’opportunité de suivre des cyclistes pendant une épreuve sportive ou un voyage d’un ou plusieurs jours.
Vous vous êtes alors sûrement demandé comment illustrer une telle aventure avec justesse et émotion. Dans l’article qui suit, je partage avec vous 7 enseignements tirés de mon expérience de 10 ans « dans les roues des cyclistes ».
1) Se préparer
Je m’efforce toujours de réfléchir à l’avance au fil conducteur qui me permettra de mieux m’organiser une fois les cyclistes en route. C’est une sage précaution, car les cyclistes roulent toujours plus vite qu’on ne le croit, même lorsqu’on les suit en voiture !
Voici quelques suggestions:
- l’idéal : repérer l’itinéraire à l’avance en vous rendant sur place. Vous pourrez, par exemple, chercher les points de vue qui vous plaisent, essayer différents cadrages en imaginant les cyclistes dans le décor que vous avez choisi, ou encore identifier les endroits où garer votre véhicule sans gêner personne.
- si un repérage à l’avance est impossible, vous préparer grâce à Google Maps: la vue satellite montre plutôt bien la configuration des routes et certains endroits où garer un véhicule ; vous pouvez aussi trouver des idées de points de vue en recherchant des photos sur internet.
- demander aux cyclistes que vous suivez s’ils ont des souhaits particuliers : un endroit précis ; en plein effort dans une ascension ; le panneau de chaque col franchi, etc.
- estimer les temps de parcours des cyclistes pour planifier votre propre horaire et arriver assez tôt aux points de vue où vous prévoyez de vous arrêter – prévoir assez de temps pour vous garer, prendre votre matériel, faire quelques essais de cadrage, etc.
- connaître les habitudes des cyclistes que vous accompagnez : certains aiment sourire au photographe, d’autres se mettent en danseuse quand ils le repèrent, certains coupent les virages… Ces observations vous aideront à imaginer vos photos
- se concentrer sur un sujet précis : aujourd’hui, trouver un beau panneau routier ; penser à photographier untel dans un virage en épingle ; où organiser une photo de groupe au sommet d’un col précis
- et bien sûr, suivez votre inspiration sur le moment en fonction de la météo, des rencontres et de tout ce qui se passe tout au long de votre voyage
2) Composer sa photo :
Comment guider le regard à l’intérieur de votre photo pour partager ce que vous avez vu et ressenti ? Voici la façon dont je travaille :
- j’identifie tout d’abord ce qui a attiré mon propre regard ou m’a apporté une émotion particulière,
- puis je réfléchis à comment créer la photo : un cycliste dans le paysage ? Un gros plan sur un visage en plein effort ? Un patchwork de couleurs ?
- après quoi, je m’appuie sur quelques astuces pour guider votre composition, tout en veillant à ne pas limiter votre imagination, comme par exemple :
- excentrer votre sujet pour donner du dynamisme
- utiliser les routes comme lignes directrices dans la photo
- jouer avec la netteté et le flou pour mettre en avant le sujet, suggérer le mouvement ou apporter un côté artistique
- varier les formats : paysage, portrait, carré, panoramique
- combiner les couleurs ou les textures, inclure des éléments pittoresques
- vérifier le cadrage une dernière fois avec une attention particulière aux éléments gênants comme un poteau au beau milieu de la photo, ou aux éléments mal coupés sur les bords de la photo
- chercher les jeux de lumière, les contrastes, les reflets
Ces astuces ne sont bien entendu qu’un point de départ : à vous de les combiner à votre façon et avec votre propre style.
3) Raconter le voyage
Je m’attèle en général à raconter l’ensemble du voyage, et donc à saisir l’ensemble des moments qui raconteront une histoire pour les cyclistes que j’accompagne.
Une façon simple est de suivre le fil de la journée, dont les étapes peuvent être :
- les préparatifs du matin et les retrouvailles du groupe avant le départ
- le briefing, l’attente avant le départ, la mise en route
- les cyclistes en action tout au long du parcours, notamment aux endroits repérés à l’avance
- les pauses, rencontres et anecdotes
- l’incontournable photo souvenir.
A vous maintenant de reprendre cette trame et d’y ajouter votre touche personnelle, ou d’inventer votre propre scenario !
4) Saisir les émotions
On passe par toutes sortes d’émotions pendant les longues heures passés sur son vélo, que l’on arpente les cols et pentes raides des Alpes ou d’ailleurs, que l’on roule en groupe sur le plat ou qu’on sprinte à la vue de la ligne d’arrivée.
Tour à tour, on sourit à ses supporters, on bavarde avec le groupe, on se sent seul dans un tunnel, on a froid dans le brouillard, on se relaxe lors d’une pause, on doit mettre pied à terre dans l’ascension de l’Izoard, on se concentre sur la route devant soi, on souffre dans les derniers mètres de l’Iseran, on motive un ami à la peine, on profite de la dynamique du groupe, on célèbre l’arrivée, on savoure un paysage…
Autant de moments qui font la richesse d’un exploit cycliste, essayez de les saisir !
5) Même endroit, plusieurs points de vue
Certains endroits permettent une série de points de vue très différents les uns des autres, et ce depuis un espace restreint de parfois quelques centimètres seulement.
Cela vous donne une opportunité unique de varier les photos sans avoir à trop vous déplacer. Cela permet de trouver des angles de vue différents des photos qu’on voit habituellement de certains lieux et, autre aspect non négligeable, d’optimiser votre temps.
Comment dénicher ces endroits ? Il faut les chercher ! Donc une fois arrêté quelque part, observez, regardez dans différentes directions, déplacez-vous de quelques centaines de mètres, grimpez sur un talus… En résumé, ne vous contentez pas de vous poster devant le capot de votre voiture.
Je vous encourage vivement à cette chasse aux points de vue, qui deviendra vite un jeu, et vous permettra de faire des photos qui sortent de l’ordinaire.
6) Chacun son truc : les tunnels
On a tous des sujets fétiches qu’on ne peut pas s’empêcher de photographier. Pourquoi ces sujets plus que d’autres ? Sans doute une question de personnalité.
Il y a au moins deux bonnes raisons de les photographier : les cyclistes apprécieront de les retrouver parmi les souvenirs de leur voyage, et vous vous amuserez à les prendre en photo.
Dans mon cas, j’ai un faible pour les tunnels.
Ils reviennent en effet souvent dans les conversations entre cyclistes : dans les conseils avant le départ pour les aborder avec prudence, et aussi dans les discussions d’après course car il y faisait humide ou vraiment sombre et que le bruit des motos y était assourdissant.
Et c’est à mes yeux un régal photographique : on y trouve des ambiances froides, des jeux de lumière, des contrastes et des reflets… c’est un sujet fascinant que j’essaie souvent d’inclure dans mes photos.
Vous aussi avez sûrement un truc qui attire votre œil. S’il s’intègre bien dans l’histoire du voyage, faites-vous plaisir et ne vous en privez pas.
7) La touche finale
Faut-il éditer ses photos ? C’est un choix personnel et vous pouvez tout à fait décider de ne pas le faire. Cependant, un ajustement même minime du contraste, de la luminosité, des couleurs, éventuellement un recadrage, ajouteront sans doute du peps à vos images.
Éditer ses photos permet en outre de donner une interprétation plus personnelle. C’est le cas notamment avec le noir et blanc que j’utilise régulièrement. Sa sobriété met en avant les éléments essentiels comme les formes, les contrastes, les textures ou les expressions d’un visage. C’est une très belle façon de renforcer le message d’une photo.
Comment procéder ? Pour les photos numériques, il existe de nombreux logiciels et applications d’édition.
Sur un iPhone par exemple, vous pouvez utiliser un filtre pour convertir une photo en noir et blanc.
Si vous postez vos photos sur les réseaux sociaux, des filtres sont proposés au moment de les publier. Certains, comme sur Instagram, ont un bon rendu.
Pour ma part, je travaille principalement depuis un logiciel d’édition (Adobe Lightroom) : j’utilise les filtres prédéfinis comme inspiration, puis je fais mes propres réglages jusqu’à créer une photo qui soit vraiment unique et parfaitement à mon goût.
J’espère que ces 7 principes vous seront utiles dans vos aventures cyclo-photographiques. Et maintenant, à vos appareils et faîtes-vous plaisir !
N’hésitez pas à contacter Martine pour plus d’information sur ses reportages personnalisés ou ses ateliers photo. Ellee réalise également des photos Fine Art de la région du Léman et des Alpes.